Pourquoi recruter un analyste ESG en 2026 ?
21-10-2025 - par Célestine Moreira
Pourquoi intégrer un analyste ESG dans son équipe RSE ?
Là où il y a 15 ans encore, la RSE dans les entreprises était encore souvent perçue comme un enjeu de communication, l’ESG est aujourd’hui un enjeu stratégique global, qui se reflète dans toutes les fonctions des entreprises. Côté achats l’ESG permet de choisir les fournisseurs et prestataires les plus fiables et durables, côté RH cela permet d’attirer de nouveaux talents, particulièrement les jeunes générations, côté commercial l’ESG permet de répondre à des appels d’offres avec davantage d’arguments différenciants, côté finance l’ESG permet d’obtenir de nouveaux financement, auprès d’investisseurs ou de banques…
La pression réglementaire est aussi plus importante autour des enjeux ESG. Les entreprises doivent répondre à de plus en plus d’obligations au niveau national et européen : BEGES, CSRD, DPEF, Taxonomie verte… La donnée ESG devient aussi importante et demande le même niveau d’exigence que les données financières.
Mais les équipes RSE sont encore souvent sous-dimensionnées face à la complexité de la tâche, notamment sur le plan du calcul et de de la fiabilisation des données. Un profil crucial manque parfois : l’analyste ESG.
Les missions clés de l’analyste ESG en entreprise
L’analyse : objectiver la performance durable
La mission principale, et la plus évidente, de l’analyste ESG est d’évaluer en profondeur la performance extra-financière de l’entreprise. Cette mission se découpe en plusieurs activités plus précises :
- La création d’indicateurs ESG : l’analyste ESG doit définir les KPIs à suivre pour l’entreprise, en s’adaptant à ses spécificités (secteur, taille, maturité…). Cela peut se faire notamment via le choix d’un cadre méthodologique ou réglementaire, qui permettra de partir d’une grille fiable et robuste pour construire les indicateurs ESG les plus pertinents.
- La collecte et la consolidation des données : c’est à l’analyste ESG de centraliser les collectes de données en coordonnant les différentes équipes (RH, finance, achats…) mais aussi les les filiales qui doivent être prises en compte dans l’analyse de durabilité. Son rôle est ensuite de consolider toutes ces données, c’est-à-dire de les agréger entre elles pour obtenir un calcul final le plus proche possible de la réalité.
- Le suivi des trajectoires : l’analyste ESG est également garant des trajectoires durables de l’entreprise. S’il a, par exemple, défini une trajectoire carbone type SBTi, l’analyste ESG est chargé de mesurer les progrès de l’entreprise sur ses engagements autour des sujets d’émissions carbone et de gaz à effet de serre.
Le reporting : fiabiliser et structurer les données
L’autre mission principale de l’analyste ESG est l’aspect reporting. De plus en plus d’entreprises sont soumises à des réglementations qui leur demande de produire un rapport de durabilité robuste (DPEF, CSRD, VSME…). Dans ce travail de reporting, l’analyste ESG intervient sur plusieurs aspects cruciaux :
- L’alignement réglementaire : l’analyste ESG s’assure que les données suivies en interne collent bien aux exigences des réglementations auxquelles l’entreprise est soumise.
- La structuration des données : au-delà de les collecter et de les consolider, l’analyste ESG a également pour mission de structurer ces données pour les rendre utilisables dans un rapport de durabilité. Pour cela, l’analyste ESG s’équipe d’outils dédiées à l’analyse et à la structure données, qu’il soit généraliste (comme Power BI par exemple) ou bien spécialistes de la données ESG (comme Zei).
- La fiabilité des données : pour la plupart des rapports de durabilité, chaque point de donnée doit être justifié et traçable. L’analyste ESG est garant de cette traçabilité, en s’assurant de la cohérence des données, de la présence de documents justificatifs, du contrôle des sources de données…
- L’auditabilité : dans le cadre de reporting réglementaire, les rapports de durabilité vont être audités, le plus souvent par des OTI (Organismes Tiers Indépendants) qui validera ou non la conformité du rapport. L’analyste ESG a un rôle à jouer dans cette audit : s’assurer de la traçabilité des données, de leurs fiabilités avec un certain niveau de certitude, opérer un tagging notamment au format XBRL si besoin…
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La recommandation : traduire les données en décisions
Mais une réelle stratégie durable ne peut pas être une stratégie uniquement basée sur des aspects réglementaires. Les entreprises doivent améliorer leur impact sur l’environnement et la société de manière générale, mais elles ne savent pas toujours par quoi commencer. C’est aussi un des rôles de l’analyste ESG, traduire les données en décisions stratégiques pour la direction générale :
- Synthèse stratégique : pour prendre des décisions stratégiques, il n’est pas toujours utile de comprendre en profondeur chacun des indicateurs ESG suivis. Le rôle de l’analyste ESG ici est de produire des dashboards et notes d’analyses à destination du COMEX ou des investisseurs, pour leur synthétiser les informations principales qui ressortent de son analyse.
- Prioriser les actions RSE : toujours à destination des équipes dirigeantes, l’analyste ESG identifie les leviers d’action prioritaires. Son expertise lui permet de hiérarchiser les enjeux ESG selon les besoins et moyens de l’entreprise et de ses parties prenantes, notamment avec la matrice de matérialité ou la cotation des IROs.
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Le profil idéal de l’analyste ESG en 2025
Pour être pleinement opérationnel, l’analyste ESG doit combiner des compétences techniques pointues et une solide connaissance des référentiels réglementaires. Il doit :
- savoir collecter, structurer et analyser des volumes importants de données provenant de différents départements et filiales
- utiliser des outils adaptés comme Excel, Power BI ou d’autres solutions de data management
- comprendre en profondeur les normes et cadres de reporting qui encadrent le secteur (CSRD, SFDR, Taxonomie verte, GHG Protocol…) pour garantir que les données sont conformes aux exigences européennes et internationales
Au-delà des compétences techniques et réglementaires, le profil idéal est résolument hybride et analytique. Les parcours sont variés : certains viennent de la finance ou de l’audit, d’autres du conseil durable ou de l’analyse de données, mais tous partagent une capacité à croiser données financières et extra-financières pour éclairer la prise de décision stratégique. Les nouvelles générations de profils combinent même des expertises complémentaires, comme le data science ou la stratégie RSE, permettant d’aller plus loin dans la modélisation des risques ESG et dans la traduction des analyses en recommandations opérationnelles.
Enfin, le succès de l’analyste ESG repose sur ses qualités humaines et son adaptabilité. Il doit faire preuve de pédagogie pour rendre les informations compréhensibles auprès de publics non spécialistes, d’esprit critique pour remettre en question les données et de rigueur pour assurer la fiabilité de chaque indicateur. Dans un contexte où la demande pour ces profils est en forte croissance, les entreprises se livrent une concurrence croissante pour attirer et retenir ces talents. Les analystes ESG sont ainsi aujourd’hui rares, recherchés et valorisés, avec des perspectives de carrière rapides vers des postes de pilotage stratégique et de direction durable.