Comptabilité carbone : comment choisir la bonne méthode et les bons outils ?
02-09-2025 - par Célestine Moreira
Quelle méthode ce comptabilité carbone choisir ?
Les 6 approches de la comptabilité carbone
L’ABC (Association pour la transition Bas Carbone) a répertorié 6 approches de la comptabilité carbone. Ces 6 approches dépendent du niveau d’avancement et de précision que l’on peut observer auprès des entreprises qui entament un processus de comptabilité carbone.
L’estimation carbone flash
Cette première approche permet aux entreprises de mettre le pied à l’étrier en matière de comptabilité carbone. Elle se fait en autonomie en se basant sur des statistiques sectorielles ou généralistes, sans se baser nécessairement sur les émissions de gaz à effet de serre réelles de l’entreprise. Elle a un rôle de sensibilisation et prend quelques dizaines de minutes à accomplir.
L’estimation carbone partielle
Cette approche demande en général d’avoir dans ses effectifs une personne formée aux bases de la comptabilité carbone. Il ne s’agit plus ici d’estimer ses émissions de GES uniquement via une simulation, mais de se baser de plus en plus sur des émissions réelles. À ce stade, seuls les scopes 1 et 2 du bilan carbone sont comptabilisés, car plus faciles d’accès pour les équipes en charge que les données du scope 3. Elle comprend aussi l’identification des risques liés à ces émissions, et un plan d’action dédié à réduire certains postes significatifs.
L’empreinte carbone simplifiée
Cette approche de comptabilité carbone fonctionne sur le même principe que l’approche précédente, mais on monte un cran au-dessus, notamment en intégrant les émissions du scope 3 significatives pour l’entreprise. À ce stade, les calculs se font majoritairement sur des données simulées ou monétaires, mais en intégrant davantage d’émissions physiques.
L’empreinte carbone avancée
Pour cette approche, il est recommandé d’avoir à bord un réel expert de la comptabilité carbone. Les émissions de gaz à effet de serre ne sont plus calculées sur des données simulées ou monétaires, mais en grande majorité sur les émissions réelles, avec donc une incertitude faible à modérée. Pour cela, les équipes doivent d’équiper d’un outil adapté avec des facteurs d’émissions de GES à jour. Le but n’est plus de sensibiliser et vulgariser, mais bien de mettre en place des actions de mobilisation (autour de la collecte et de la restitution des résultats notamment), mais aussi de définir un plan d’action détaillé pour chaque poste d’émissions de GES.
La démarche de transition bas carbone
Il est obligatoire, dans ce cadre, d’avoir dans ses effectifs un expert de la comptabilité carbone, et il peut être intéressant, en parallèle, de se faire accompagner par un consultant spécialisé. Cette approche demande un livrable plus conséquent qu’un plan d’action, elle demande un plan de transition à court terme, quantifié sur tous les postes d’émissions de gaz à effet de serre calculés, avec un dispositif de suivi rigoureux. Les actions de mobilisation sont aussi plus fortes et ne se cantonnent plus simplement à la collecte ou à la restitution. Ce type d’approche peut être certifié, notamment par l’ABC, et répond à la réglementation BEGES-R.
La démarche de transition bas carbone avancée
Cette approche de comptabilité carbone repose sur les mêmes principes que l’approche précédente, mais avec un engagement plus fort, notamment auprès de la gouvernance. Le plan de transition doit être planifié à moyen/long terme et piloté par une gouvernance spécifiquement mise en place. Elle est évidemment certifiable par l’ABC, et répond aux exigences BEGES-R et à une grande partie de l’ESRS E1 de la CSRD.
Faire un premier point sur l’approche que l’entreprise souhaite engager permettra de mieux choisir la méthodologie adaptée à sa vision de la comptabilité carbone.
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Les différentes méthodologies de comptabilité carbone
Parmi les méthodologies de comptabilité carbone, il y en a 4 principales à retenir, chacune avec leurs spécificités.
L‘ISO 14064-1 : 2018 et ISO 14069
L'ISO 14064-1 : 2018 et l'ISO 14069 sont des normes internationales, qui seront donc reconnues partout dans le monde. C’est un cadre méthodologie relativement exigent, qui prend en compte la notion d’émissions de gaz à effet de serre significatives. En revanche, les catégories d’émissions de gaz à effet de serre diffèrent des scopes 1, 2 et 3 que l’on utilise dans les autres méthodologies de comptabilité carbone.
GHG Protocol
Le GHG Protocol une méthode anglo-saxonne orientée reporting et transparence. C’est aussi un standard international, notamment utilisé dans le cadre du calcul des émissions de GES pour la CSRD (dans l’ESRS E1). En revanche, cette méthodologie s’arrête au calcul, elle n’impose pas de plan de transition obligatoire.
BEGES réglementaire
C’est une méthodologie spécifique à la France, puisqu’elle dépend de l’obligation nationale BEGES (Bilan d’Emissions de Gaz à Effet de Serre), qui concerne les entreprises de plus de 500 salariés, et de plus de 250 salariés pour les entreprises du secteur public et des départements d’Outre-Mer. Il est compatible avec les autres standards de comptabilité carbone présentés, et comprend une obligation d’élaboration d’un plan de transition.
Bilan Carbone®
C’est la méthodologie de comptabilité carbone créée par l’ADEME en 2004 et qui est aujourd’hui gérée par l’ABC. Elle comprend plusieurs niveaux de maturité (initial, standard, avancé) et intègre également les enjeux de sensibilisation. Son but n’est pas le reporting mais bien la réduction des émissions de GES des organisations.
Choisir le bon outil pour sa comptabilité carbone
Choisir son outil de comptabilité carbone en fonction de la méthodologie
Cela peut paraître très sommaire, mais le premier critère de choix d’un outil de comptabilité carbone est la méthodologie choisie. Tous les outils ne proposent pas nécessairement toutes les méthodologies de comptabilité carbone, il faut donc vérifier en amont s’il l’outil envisagé supporte bel et bien la méthodologie choisie au départ. Et dans le cas où l’entreprise ne s’est pas encore fixée sur la méthodologie à adopter, on conseille de choisir un outil qui supporte à minima les 3 méthodologies indispensables suivantes :
- le Bilan CarboneⓇ pour la stratégie globale
- le GHG Protocol pour les entreprises soumises à la CSRD
- la SBTi pour les entreprises qui veulent valoriser leur trajectoire dans leur communication
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Choisir un outil de comptabilité carbone en fonction de l’organisation
En fonction de la complexité organisationnelle et du niveau de maturité ESG de l’entreprise, les critères de sélection d’un outil de comptabilité carbone ne seront pas les mêmes. Par exemple :
- L’évaluation des fournisseurs : l’entreprise aura besoin d’un outil de comptabilité carbone qui puisse embarquer les fournisseurs pour collecter des données du scope 3 plus précises et les engager dans la démarche.
- La prise en compte des filiales : l’entreprise devra vérifier si l’outil permet d’inviter dans l’outil les différentes filiales pour les responsabiliser dans la démarche et le plan de décarbonation, et ainsi obtenir des calculs consolidés fiables et plus fluides qu’avec des partages de documents
- La boussole des investissements : l’outil de méthodologie carbone devra intégrer les investisseurs pour collecter des données du scope 3 plus précises et leur communiquer des objectifs ESG que l’entreprise fixera
Choisir un outil de comptabilité carbone selon l’ergonomie
Un des intérêts de choisir un outil dédié à la comptabilité carbone c’est aussi de s’affranchir de l’austérité de certains outils comme Excel, pour aller vers des plateformes plus ergonomiques et user-friendly.
- Plateforme gamifiée : donner envie aux participants de se connecter souvent, pour les engager davantage
- Simplicité : être utilisé par n’importe qui dans une entreprise, même sans expertise carbone
- Complexité adaptée à votre organisation : choisir un outil selon votre maturité. Certains outils offrent plus de flexibilité mais sont destinés à des professionnels du carbone, là où d’autres sont moins personnalisables mais adaptées à une organisation moins mature.
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