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Bilan carbone : scope 1, 2 et 3

07-11-2025 - par Célestine Moreira

Bilan carbone : scope 1, 2 et 3

Pour une entreprise, le calcul des émissions de gaz à effet de serre (GES) est le point de départ d’une stratégie climat et carbone crédible. C’est précisément l’objectif des scopes 1 2 et 3 de la comptabilité carbone.

 

Comprendre les scopes 1 2 3 : la base de la comptabilité carbone

 

C’est le GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol) qui a mis en place en premier les scopes 1, 2 et 3 du bilan carbone. Le GHG Protocol est une initiative lancée à la fin des années 1990 par deux institutions américaines : le WBCSD (World Business Council for Sustainalbility Development) et le WRI (World Resources Institute). La première édition de la méthode est publiée en 2001, et le GHG Protocol est devenu un des standards internationaux les plus reconnus en matière de comptabilité carbone.

 

Le but du GHG Protocol est de fournir une méthode complète, et un cadre standardisé à l'international pour le calcul et le pilotage des émissions de gaz à effet de serre.

Aujourd’hui, la grande majorité des réglementations et méthodes de comptabilité carbone (comme le BEGES, le Bilan Carbone, la SBTi…) reposent sur cette logique de scopes 1 2 et 3 mise en place avec le GHG Protocol. C’est donc une brique incontournable de toute stratégie carbone crédible.

La structuration des postes d’émissions de gaz à effet de serre en scopes 1 2 et 3 permet de :

  • structurer les émissions de gaz à effet de serre selon leur origine pour en comprendre davantage la source
  • mieux comparer les résultats entre entreprises, avec une approche plus précise
  • identifier les leviers d’action, qu’ils soient directs ou indirects, en fonction de la nature des postes d’émissions carbone

 

Le scope 1 : les émissions directes

 

Le scope 1 regroupe toutes les émissions de GES directement générées par les activités de l’entreprise, c’est-à-dire les émissions de GES issues de sources qu’elle possède ou contrôle. Autrement dit, il s’agit de l’empreinte carbone “interne” de l’organisation, liée à ses infrastructures, ses processus industriels ou ses déplacements.

 

Les cinq postes d’émissions principaux du scope 1

 

  1. Les sources fixes de combustion
    Cela inclut les émissions de gaz à effet de serre produites par le fonctionnement des chaudières, fours ou groupes électrogènes alimentés par des combustibles fossiles (gaz, fioul, charbon…). Ces postes concernent notamment le chauffage des bâtiments, les ateliers ou les sites industriels.
  2. Les sources mobiles de combustion
    Elles correspondent aux émissions de gaz à effet de serre issues des véhicules appartenant à l’entreprise : flottes commerciales, véhicules de livraison, engins de chantier, ou encore déplacements professionnels avec des moyens motorisés.
  3. Les émissions fugitives
    Ce sont les émissions de GES dues à des fuites accidentelles de gaz, par exemple dans les systèmes de climatisation ou de réfrigération. Ces émissions de gaz à effet de serre sont particulièrement problématiques, car certains gaz frigorigènes ont un pouvoir de réchauffement des milliers de fois supérieur à celui du CO₂.
  4. Les procédés industriels
    Certaines activités émettent des gaz à effet de serre non pas par combustion, mais par réaction chimique. C’est le cas par exemple de la fabrication de ciment, de verre, de métaux ou d’engrais.
  5. L’affectation des sols et la biomasse
    Dans les secteurs agricole et forestier, les changements d’usage des sols (déforestation, labour, gestion des pâturages...) génèrent eux aussi des émissions directes de CO₂ et de CH₄.

 

Pourquoi le scope 1 est-il stratégique

 

Ces émissions de gaz à effet de serre, bien que parfois minoritaires dans le total d’un bilan carbone, représentent souvent le champ d’action le plus immédiat pour l’entreprise. Réduire le scope 1, c’est agir sur ce qu’on contrôle : électrifier les flottes de véhicules, moderniser les installations industrielles, passer à des systèmes de chauffage décarbonés…

L’intérêt est double pour les entreprises qui souhaitent réduire leurs émissions du scope 1 : réduire ses coûts (carburant, maintenance…) tout en renforçant sa résilience face aux futures contraintes réglementaires liées au carbone, et aux défis climatiques à venir.

 

 

 

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Scope 2 : les émissions indirectes liées à l’énergie

 

Le scope 2 du bilan carbone concerne les émissions de gaz à effet de serre indirectes générées par la production d’électricité, de chaleur, de vapeur ou de froid achetés et consommés par l’entreprise. Même si l’entreprise ne produit pas elle-même ces émissions carbone, elle en est responsable via ses choix de consommation.

 

Les deux postes d’émissions principaux du scope 2

 

  1. L’électricité achetée
    Elle constitue la majeure partie du scope 2 pour la plupart des entreprises. Il s’agit des émissions carbone liées à l’énergie utilisée pour alimenter les équipements, éclairer les bureaux, faire fonctionner les serveurs informatiques ou produire les biens et services.
  2. Les autres énergies de réseau
    Ce poste inclut les émissions carbone issues de la chaleur, du froid ou de la vapeur fournis par un réseau urbain. Ces consommations sont souvent invisibles dans la gestion quotidienne mais peuvent représenter une part non négligeable du total du bilan carbone de l'entreprise.

 

 

Des leviers d’action concrets pour le scope 2

 

Contrairement au scope 1, le scope 2 dépend en grande partie du mix énergétique du fournisseur. Les entreprises peuvent donc réduire leurs émissions en :

  • choisissant un fournisseur d’électricité renouvelable
  • investissant dans l’autoproduction d’énergie verte (panneaux solaires, géothermie...)
  • en mettant en place des plans de sobriété énergétique : extinction automatique, rénovation thermique, équipements basse consommation...

 

Ces leviers de réduction de l'empreinte carbone via l'énergie sont rapides à mobiliser et mesurables. Les factures d’énergie ou les relevés de compteurs constituent une base de données fiable pour suivre les progrès réalisés sur les émissions de gaz à effet de serre du scope 2 de l'entreprise.

 

 

 

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Scope 3 : les autres émissions indirectes

 

Le scope 3 du bilan carbone couvre toutes les émissions de gaz à effet de serre indirectes d’une organisation qui ne sont pas prises en compte dans les scopes 1 et 2 du bilan carbone. Autrement dit, ce sont les émissions de GES qui se produisent en dehors du périmètre opérationnel contrôlé directement par l’entreprise mais résultent tout de même de son activité.

C’est un scope particulier car, pour beaucoup d’entreprises, il peut représenter la majorité des émissions de GES (parfois jusqu’à 90 % de l’empreinte carbone totale). C’est également le scope le plus complexe à mesurer puisque les données carbone proviennent de multiples parties prenantes externes (fournisseurs, clients, partenaires logistiques…), d’où des difficultés de collecte, de fiabilité et de consolidation. Et pour les mêmes raisons, il est difficile à réduire : l'organisation n’a pas toujours le contrôle direct sur ces émissions de GES.

 

Les postes d’émissions principaux du scope 3

 

Les émissions de GES générées en amont :

  • Les biens et services achetés : émissions liées à la fabrication des matières premières ou produits consommés par l’entreprise pour ses activités
  • Les immobilisations : impact carbone des investissements matériels et des infrastructures
  • L’énergie non comprise dans les scopes 1 et 2 : notamment la production ou le transport de combustibles
  • Le transport et la distributions amonts : logistique des entrées de la chaîne
  • Les déchets générés par les opérations de l’organisation
  • Les déplacements professionnels et domicile-travail des salariés de l'entreprise

 


Les émissions de GES générées en aval :

  • Le transport et distributions des produits finis jusqu’aux clients
  • L’utilisation des produits ou services vendus par l’entreprise
  • Le traitement en fin de vie des produits
  • Les biens en location ou leasing de l'entreprise
  • Les franchises ou les établissements sous licence
  • Les investissements de l'organisation (par exemple, le portefeuille d’une banque ou les projets financés)

 

 

 

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Pourquoi agir sur le Scope 3 ?

 

Le scope 3 du bilan carbone, longtemps peu requis dans les réglementations nationales et internationales, devient aujourd’hui un pilier des obligations et des attentes des parties prenantes sur les sujets carbone :

 

L’importance du scope 3 réside dans sa capacité à révéler les impacts cachés du modèle d’affaires d’une entreprise comme les achats, l’usage final par les clients, la fin de vie des produits… Agir sur le scope 3 du bilan carbone, c’est donc agir sur l’écosystème de l'organisation, mobiliser les fournisseurs, repenser les processus logistiques, envisager l’économie circulaire.

Même s’il est plus coûteux et plus complexe à mettre en œuvre que les scopes 1 et 2, le traitement du scope 3 du bilan carbone est de plus en plus stratégique, tant au regard des réglementations que des attentes des parties prenantes.

 

 

 

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Synthèse : les trois scopes du bilan carbone en un coup d’œil

 

Scope Définition Exemples Leviers de réduction
Scope 1 (émissions directes) Émissions de GES directement générées par les activités contrôlées par l’entreprise (sources possédées ou maîtrisées)

- Chauffage au gaz

- Parc automobile thermique

- Production de ciment ou de verre

- Utilisation de réfrigérants à fort PRG

- Électrifier la flotte de véhicules

- Moderniser les installations industrielles

- Passer à des systèmes de chauffage décarbonés

- Entretenir les systèmes frigorifiques pour limiter les fuites de gaz

Scope 2 (émissions indirectes liées à l’énergie) Émissions de GES issues de la production d’électricité, de chaleur, de vapeur ou de froid achetés et consommés par l’entreprise

- Éclairage et serveurs informatiques

- Chauffage via réseau urbain

- Équipements de production branchés sur le réseau

- Souscrire à des offres d’électricité renouvelable

- Produire sa propre énergie verte (panneaux solaires, géothermie…)

- Mettre en place des plans de sobriété énergétique (extinction automatique, rénovation thermique, équipements basse conso...)

Scope 3 (autres émissions indirectes) Émissions de GES résultant des activités de l’entreprise mais générées par des entités tierces (fournisseurs, clients, partenaires…), hors périmètre direct de contrôle

- Production des matières premières utilisées

- Logistique fournisseurs

- Usage des produits par les clients

- Fin de vie des équipements

- Portefeuille d’investissement d’une banque

- Cartographier la chaîne de valeur

- Engager les fournisseurs et partenaires

- Intégrer des critères d’achat responsables

- Intégrer l'économie circulaire à son modèle d'affaires



 

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