Comment la CSRD transforme le rôle des directions RSE
18-11-2024 - par Célestine Moreira

L'application de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) vient bouleverser la façon qu’ont les entreprises européennes de mesurer leur impact. Que cela soit sur les normes environnementales, les normes sociales ou les normes de gouvernance (ESG), les directions RSE doivent désormais produire un rapport bien plus complet pour se mettre en conformité, en se calquant sur les ESRS de l'EFRAG.
Les équipes RSE doivent alors faire face à de nouvelles attentes de la part de leur direction, et adopter de nouveaux modes de travail pour faire face aux exigences de la CSRD.
Les nouvelles responsabilités des directions RSE pour le reporting CSRD
Vers un renforcement de la transparence et de la traçabilité de la data ESG
La CSRD impose aux sociétés une plus grande traçabilité des données ESG. La norme de transparence demandée par la CSRD est nettement plus importante que pour les anciennes obligations de la NFRD (Non-Financial Reporting Directive), qu’elle est venue remplacer. La traçabilité de cette data est d’autant plus complexe à opérer que les sources et points de collecte de data sont très diversifiés, pour permettre de couvrir de nombreux sujets au sein d’une même entreprise (carbone, impact social, pollution des eaux..). Toutes ces informations sont à récupérer par les directions RSE, que cela soit via des réseaux internes ou via des sources externes telles que les fournisseurs.
Elles deviennent alors le point de convergence de la collecte de data. Les erreurs de saisies et incohérences peuvent arriver, elles se portent alors garantes de la fiabilité de la data ESG. Il ne s’agit plus seulement de centraliser la data, mais également de la tracer, de la vérifier et de la faire auditer (que cela soit en interne ou via un organisme indépendant).
Au plus les informations sont précises et fiables, au plus l’entreprise gagne en crédibilité auprès des investisseurs, parties prenantes, clients et auditeurs de la CSRD.
La recherche de la conformité CSRD : directive et cadres réglementaires
Depuis quelques années, les cadres réglementaires et normes qui concernent les entreprises européennes changent en permanence. Par exemple, seulement 6 années se sont écoulées avant que la CSRD ne soit venue remplacer la NFRD qui était en vigueur jusqu’en 2024. À ce changement, s’ajoutent les autres typologies de reporting comme le SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) ou la Taxonomie verte européenne. Et s’ajoutent à cette (déjà longue) liste de réglementations les labels et autres certifications volontaires auxquels les sociétés peuvent prétendre (EcoVadis, B Corp, ISO 26000…).
De plus, chaque directive demande de récolter et reporter la donnée de différentes façons. Les entreprises européennes ont donc deux choix qui s’offrent à elles.
- Elles peuvent faire appel à un cabinet de conseil spécialisé sur les données ESG ou l'application de la CSRD, qui interviendront à chaque changement de réglementation
- Elles peuvent également s’équiper d’un outil comme Zei, qui harmonise automatiquement la data collectée avec les nouvelles réglementations et les nouveaux référentiels du marché (qu'ils soient volontaires ou réglementaires). Et ce, à chaque évolution de la data ou de la directive.
Toutes ces réglementations changeantes et cumulables demandent donc aux entreprises d’intégrer davantage de compétences légales et réglementaires au sein de leurs équipes. Elles peuvent aussi décider de travailler en collaboration avec les équipes financières, juridiques, ou faire appel à un cabinet spécialisé.
Les nouveaux métiers RSE pour répondre aux exigences de la CSRD
Les ESRS de la CSRD exige de tels volumes d'informations à collecter et à analyser que les entreprises européennes se doivent d’intégrer de plus en plus de profils data. Parmi les profils pertinents pour intégrer davantage d’expertise data dans les équipes RSE, on peut retrouver :
- L’analyste ESG : son rôle est de collecter, analyser et interpréter la data. Il est essentiel pour transformer ces données qui peuvent parfois être peu intelligibles en reportings efficaces, clairs, et adaptés aux exigences de la CSRD.
- Le spécialiste en conformité réglementaire : son rôle est de veiller à ce que l’entreprise soit en permanence en conformité avec chaque directive qui la concernent (CSRD, SFDR, etc…). Il est le garant de la conformité de son entreprise pour éviter les sanctions administratives et une mauvaise réputation auprès de son écosystème.
- Le data scientist : son rôle est de mener des analyses des données plus poussées grâce à la data science. En utilisant des modèles de statistiques et des algorithmes, il est en capacité de faire des prédictions et de proposer des prises de décision data-driven.
La collaboration entre les directions RSE et les autres départements pour la CSRD
Direction RSE vs Direction financière : qui fait quoi ?
S’il y a bien deux équipes qui doivent travailler main dans la main pour compléter les ESRS, ce sont les directions RSE et les directions financières. Il y a en effet beaucoup de recoupements entre les deux équipes en ce qui concerne la CSRD. Dans le cadre du reporting CSRD, les entreprises doivent présenter des informations sur la durabilité (généralement collectées et gérée par les directions RSE) parallèlement à la data financière (collectée et gérée par les directions financières), en mettant en évidence les implications financières des performances et risques ESG.
Pour donner un exemple plus concret, lors de l'évaluation des risques (généralement nécessaire pour l’analyse de double matérialité demandée par la CSRD), les équipes RSE définissent les risques sociaux et environnementaux potentiels pour l’entreprise. Le rôle des équipes financières est ensuite de traduire ces risques en mesures financières chiffrées.
La répartition des tâches n’est pas toujours évidente, c’est pourquoi une communication fluide et un cadrage clair sont nécessaires entre ces deux équipes aux objectifs parfois bien différents !
Direction RSE et Direction digitale : la stratégie ESG via la data
Les directions RSE vont également être amenées à travailler avec les directions digitale et/ou les direction data. Structurer et organiser la data peut être un vrai challenge lorsque les sources sont aussi variées, et les équipes RSE n’ont pas toujours les ressources en interne pour mener ces projets de structuration de data.
C’est là que les directions digital et data interviennent, dans le choix d’un outil adapté. Par exemple, l’outil Zei permet de :
- automatiser la collecte de la data à partir de sources multiples
- intégrer de la datavisualisation pour rendre l’analyse de la data plus simple et rendre le reporting plus clair
- utiliser des modèles d’intelligence artificielle pour harmoniser la data, détecter les anomalies dans le reporting et compléter les éléments narratifs (donc textuels) avec de l’intelligence artificielle générative
RH, achats et chaîne logistique : collecter les données ESG
Si l’implication des équipes finance est nécessaire pour la rédaction du rapport, toute la partie concernant la collecte de data, elle, concerne l’entreprise dans sa globalité. L’implication des autres équipes est donc cruciale, c’est particulièrement le cas pour les équipes RH, les équipes achats et les équipes logistique. Pour collecter la data nécessaire auprès de toutes les équipes concernées, la direction RSE devient alors un véritable chef d’orchestre de la collecte de cette data.
Les équipes RH et la CSRD
Du côté des équipes RH, les données collectées vont surtout concerner les aspects sociaux de la durabilité des sociétés. Les informations collectées auprès des équipes RH concerne les sujets de diversité et inclusion (répartition hommes-femmes, diversité culturelle, travailleurs handicapés…), les conditions de travail et le bien-être des employés (qualité de vie au travail, formation, développement des compétences…) ou bien encore la rémunération et l’égalité salariale.
Les équipes achats et la CSRD
Côté achats, c’est surtout l’évaluation fournisseurs qui sera pertinente à mener dans le cadre de la CSRD. La CSRD étant un reporting holistique avec des ESRS très globaux, les activités des fournisseurs ont un impact sur les enjeux de durabilité des entreprises concernées par la CSRD. Tout le comme pour le Scope 3 lorsqu’il s’agit du bilan carbone, les équipes RSE vont devoir collecter les informations des fournisseurs pour les intégrer à leur propre reporting CSRD.
Les équipes logistique et la CSRD
Enfin, du côté des équipes logistiques, il y a évidemment un grand enjeux de mesure des gaz à effet de serre avec les services de transport, et donc la part de transports responsables au sein de l’entreprise. Mais ce n’est pas la seule data à collecter dans le cadre de l'application de la CSRD. La chaîne logistique comprend également des enjeux de gestion des déchets, d’optimisation des ressources (recyclage, emballages…) ou encore de pollution de l’air et de l’eau pour certains secteurs d’activité.
Toute cette data, si elles sont collectées et traitées via un Excel ou outil équivalent, peuvent devenir un vrai casse-tête. C’est pour centraliser la donnée et travailler de manière collective que Zei a créé plusieurs modules spécialement dédiés au reporting de la CSRD.
La nécessité de s’appuyer de nouveaux outils pour répondre aux changements des métiers de la RSE
Les besoins en collecte de data et en reporting demandés par la CSRD sont tels que des fichiers Excel ne suffisent malheureusement plus pour mener l’analyse à bien. Les entreprises doivent désormais s’outiller avec des solutions spécialement conçues pour leurs besoins.
Zei répond aux besoins créés par la mise en vigueur de la CSRD :
- Collecte de données ESG : Zei permet de centraliser et structurer la data auprès des différentes sources, en permettant la traçabilité et l’harmonisation.
- Analyse et de reporting : Zei permet de créer des visualisations exploitables des données ESG, pour produire un reporting conforme aux exigences de la CSRD.
- Mesure carbone : la mesure des GES prend un grande place dans la CSRD, certains outils proposent des calculettes complexes pour simplifier la mesure carbone, et l’intégrer dans le rapport CSRD.
Pour conclure, le reporting de la CSRD redéfinit en profondeur le rôle des directions RSE. Elle place les enjeux ESG au cœur de la stratégie et des préoccupations des entreprises en 2025.
La CSRD n’est pas uniquement une contrainte réglementaire, c’est LE moment pour faire prendre un tournant à sa stratégie, en l’orientant vers des data claires, structurées et réutilisables pour toutes les prochaines actions à mener.
C’est certainement le meilleur moment pour les entreprises d’intégrer de nouvelles expertises en recrutant des profils data, de s'équiper d'outils spécifiques à leurs besoins et de collaborer avec d'autres départements pour optimiser la collecte et l’analyse de data.
Dans un contexte où la pression réglementaire augmente, anticiper la conformité à la CSRD permet aux entreprises de renforcer leur crédibilité et de devenir plus compétitives.