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Une semaine sous les couleurs du développement durable

30-05-2018 - par Christy Simon

Une semaine sous les couleurs du développement durable

La Semaine Européenne du Développement Durable, ça vous parle ?

Nous oui ! Profitons de ce jour de lancement pour tout vous dire sur les pourquoi et les comment d’un évènement écoresponsable devenu incontournable pour les organismes gouvernementaux, les associations et les citoyens.

La semaine européenne du développement durable, c’est quoi ?

Lancée pour la première fois en France il y a 16 ans, puis étendue à toute l’Europe en 2015, la Semaine Européenne du Développement Durable est l’occasion pour les autorités publiques d’initier les citoyens aux enjeux de l’Agenda 2030 de l’ONU. Accès à l’eau salubre et à l’assainissement, réduction des inégalités, consommation responsable ou encore lutte contre le changement climatique ne sont que quelques-uns des 17 objectifs du développement durable adoptés en 2015. 

En quelques chiffres, la Semaine Européenne du Développement durable, c’est plus de 300 000 citoyens impliqués, 30 états membres de l’ONU, près de 4000 initiatives, activités et évènements dont environ 1200 que vous pourrez retrouver partout en France du 30 mai au 5 juin.

Découvrez toutes les initiatives en France ici

Un thème pour 2018 : Villes et Territoires de demain

Repenser nos villes et nos territoires, c’est la mission que propose en France l’édition 2018 à ses participants. Innovation, adaptabilité, respect de l’humain et de l’environnement, la ville du futur devra respecter de nombreux critères pour être soutenable, et le défi n’est pas des moindres : l’ONU atteste que plus de la moitié de la population mondiale est désormais urbaine, et le pourcentage devrait encore augmenter d’ici 2050.

La sociologue Saskia Sassen parlait de Global City dans les années 90 : nous y sommes, et plus que jamais. Avec la dispersion et l’immatérialité des flux, la concentration urbaine n’est que l’effet nécessaire de la globalisation. La ville du futur sera donc une ville de réseaux, de flux et de connexions, mettant en relation un nombre infini d’acteurs, devenant le lieu propice à des modes novateurs de revendications politiques et citoyennes.

Comment relever le défi du développement durable quand les enjeux sociaux et environnementaux se font de plus en plus urgents, et que les territoires et la notion de l’habiter se complexifient toujours davantage ? Entre smart cities et écoquartiers, penser les utopies oui, mais les penser bien c’est encore mieux. Le philosophe Thierry Paquot n’a que trop mis en évidence les désastres urbains, ces « grands ensembles » se voulant vecteurs de progrès social n’ayant conduit qu’à l’enfermement et à la stigmatisation de leurs usagers, sans parler des effets néfastes sur l’environnement de bon nombre de constructions. C’est là que se marient le développement durable et l’urbanisme, avec la notion de durabilité comme clef de voûte de la ville du futur.

Le challenge est là : maintien et développement de la biodiversité, traitement des flux tangibles et intangibles, mobilité urbaine sans pollution, usage raisonné des matériaux pour les infrastructures, changement climatique, gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets, bien-être des citoyens, lien social… La tâche peut sembler ardue, mais les initiatives sont bien présentes et prometteuses. En France, la ville de Nice fait figure de bonne élève en inaugurant en 2013 un boulevard communiquant sur la qualité de l’air, le taux de remplissage des poubelles, les places de parking disponibles… Idem pour les écoquartiers tel que le quartier de Bonne à Grenoble, ayant réhabilité 15 hectares de la ville dans une démarche écoresponsable avant-gardiste.

Et les citoyens dans tout ça ? La notion géographique de l’« habiter » et celle du développement durable ne sont désormais plus étrangères. Consommer, se déplacer, se loger, rencontrer, apprendre, construire et créer autrement… Les processus participatifs sont au cœur des écoquartiers, les tiers-lieux se démultiplient à l’image de Darwin Eco-Système à Bordeaux, et de nombreuses initiatives citoyennes voient le jour, elles-mêmes encouragées par les services publics. A l’ère du développement durable, il est du ressort de chaque citoyen d’être acteur de sa ville et de son territoire. Face à l’éveil des consciences et aux transformations que connait notre monde contemporain, l’habiter n’est pas seulement une manière d’appréhender et de s’inscrire dans son environnement, elle est aussi une façon de se réinventer soi-même tout en réinventant le monde.

A ce propos, avez-vous entendu parler de la consultation citoyenne des ministères de la Transition écologique et solidaire et de la Cohésion des territoires ? Comment mieux habiter son quartier, se déplacer, participer à la vie locale, être en bonne santé, se former et travailler ? Vous avez du 2 juin au 17 juillet pour donner vos idées et participer aux étapes de la consultation : c'est par ici !

Pour aller plus loin....

Gauzin-Müller, Dominique. « Des écoquartiers aux smart cities », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, vol. 40, no. 9, 2015, pp. 12-12.
Saskia Sassen, The Global City
Thierry Paquot, Désastres urbains, Les villes meurent aussi

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